Première étape : du Havre à Saint Aubin les Elbeuf...

La première étape est une sorte de mise en jambe entre Le Havre et Saint Aubin les Elbeuf, petit port champêtre niché dans une ancienne écluse de la Seine. C'est là que je vais effectuer les derniers préparatifs avant le grand départ. Avant même de vous offrir le récit de cette étape, je vous invite à visiter un site incontournable sur cette Seine maritime... que ce parcours va emprunter.

Vendredi 15 décembre 2000

Balise du RatierLa semaine précédente, nous avons espéré le départ... mais, l'estuaire était bousculé par un 7 de S-W mal intentionné... Après de plus de vingt années de navigations dans ces eaux troublées, j'avais espéré un petit répit pour partir de cet endroit particulièrement pourav qui m'a décidé à quitter DÉFINITIVEMENT cette zone la plus exposée de l'Atlantique Nord... La partie est remise à la semaine suivante... 

15 décembre 2000, 14.00 heures, c'est définitif, avec mon complice Claude d'Orqua", nous quittons Le Havre... avec des vagues courtes qui m'inquiètent, qui me donnent à penser que peut-être le mât ne va pas arriver à Honfleur...

Après un estuaire méchant... 2 mètres de creux de tous les coins - un salut de 25 années d'estuaire sans doute... nous sommes arrivés à Honfleur après seulement 2 petites heures de navigations... et une grande satisfaction... après cette année tellement folle pour la météo...

 

Samedi 16 décembre 2000

Au matin nous accueillons Nathalie, la webmaster du site SEQUANA qui veut profiter de notre remontée de Seine pour agrémenter son site de quelques vues insolites... Le temps est très moyen : gris, froid, pluvieux, légèrement venté. 

sur la Seine

 

Sequana, déesse au pied marin...La difficulté de naviguer dans ces eaux en hiver  pour le plaisancier est le peu d'heures disponibles à la navigation  entre le lever et le coucher du soleil à cette époque de l'année. En fait, il faut concilier l'inconciliable puisqu'il faut embouquer le fleuve à marée basse et... avec le lever du jour. Nous avons donc du jouer avec ces paramètres et, compte tenu du manque de  souplesse reconnu des autorités dans ces zones qui ont tendance à considérer tous les plaisanciers comme des incompétents, quelque soit leur expérience qui dépasse parfois celle des "professionnels", il y a lieu de respecter toutes les règles.

Ainsi, nous avons fixé une étape modeste pour cette première journée : Caudebec en Caux. A noter que sur la Seine Inférieure, il y a peu de possibilités de relâcher entre la mer et Rouen...

 

la flotte... encore la flotte... et Tancarville derrière

 

 

 

 

Claude a fait preuve d'un courage et d'une constance étonnante dans les conditions de temps exécrable que nous avons connu.

A Caudebec, au fond, le pont de Brotonne

Dimanche 17 décembre 2000 

Au matin du dimanche 17 décembre, nous quittons Caudebec avec heureusement un temps clément mais bien frais... Nous laissons notre équipère sur le quai... La journée va être marquée par les difficultés que la crue de la Seine nous offre : courant contre très fort et slalom entre les troncs, les îles qui dérivent et les obstacles de toute nature... 

sous les feux de Noël...Bien que nous surveillons en permanence les obstacles potentiels, nous tapons 3 fois un objet non identifié et immergé avec l'hélice... Au soir qui tombe, nous constatons qu'il sera impossible de rejoindre le petit port de Saint Aubin les Elbeuf ce jour là...

Halte à Rouen, à la halte de plaisance sous la flèche de la Cathédrale...

sous la flèche de Notre Dame

Lundi 18 décembre 2000 

Claude emmène le Bananec jusqu'à son havre de paix de Saint Aubin les Elbeuf... Je bosse et ne peux l'emmener moi-même et c'est une sorte de crève-cœur car j'avais tant espéré de passer avec mon bateau sur mon fleuve, là où je suis né et où j'avais tant apprécié le bonheur de mon enfance, où cette nécessité de l'eau s'était imposé au cancer que je suis... C'est mon ami Claude qui aura eu cette chance de croiser au large de mon enfance...

Et je l'ai réceptionné dans ce petit port champêtre de Saint Aubin les Elbeuf, ancienne écluse réformée en port de plaisance...

le Bananec à Saint Aubin... 

petite info à usage des plaisanciers de passage à Saint Aubin : ce port est géré par une association qui semble pratiquer la loi de 1901 avec des règles locales. Ainsi, pour bénéficier d'électricité (6 Amp) pour la journée cela coûte...  10 francs. A Paris, port des Champs Elysées, pour la même période, avec compteur il nous en coûtera... 0,75 francs ! (facture à disposition)