THEO LE GRAND,

constructeur, skipper, capitaine et équipage du PILGRAM PROGRESS.

les bonnes histoires de Theo...Le matin du 12 mai 2002 quand nous arrivons au droit du ponton du YC de Würzburg, nous prenons place le long de l'appontement en évitant un immense catamaran que le courant veut absolument nous faire rencontrer. Nous évitons l'incident mais c'est pour mieux faire connaissance avec son propriétaire, Theodor Pilgram quelques temps plus tard...

Nous sommes à table quand j'avise un solide gaillard, cheveux raz, chemise Lacoste bleue claire, occupé à regarder de près le Bananec qui bat pavillon français au plein milieu de la Bavière, si loin de ses bases. Je sors pour m'entretenir avec cet homme, en anglais, mon allemand étant quasi inexistant... D'où l'on vient, où l'on va, qu'est-ce qu'on fait là... Immédiatement, Theo passe de l'anglais au français qu'il parle merveilleusement bien qu'il me dise parler l'anglais beaucoup mieux !

En rien de temps, nous apprenons qu'il est donc notre voisin de ponton, propriétaire de ce catamaran étrange à notre poupe... qu'il réalise le même chemin que nous : droit sur le Danube, qu'il navigue seul... et surtout qu'il est l'ingénieux architecte naval, constructeur, réalisateur de son esquif !

Theo nous quitte..._____Adieu Würzburg

A ce moment du récit, je veux dire qu'un type comme Theo représente l'archétype de ces rencontres étonnantes, passionnantes et enrichissantes qu'un tel voyage procure... L'écouter raconter comment, après avoir construit un catamaran des plus simples avec 2 coques et des bras de liaison et être parti en croisière avec sa femme par un moment particulièrement pluvieux, chacun d'eux vivant dans "sa" coque, il a décidé de couper son bateau en deux et de construire un catamaran avec nacelle centrale fut savoureux.

Theo quitte Würtzburg

Nous l'avons écouté raconter des anecdotes étonnantes, nous faire partager sa philosophie de la vie, ses galères diverses et variées mais qui se terminent toutes bien gràce à sa capacité à trouver des solutions à tous les problèmes...

Nous avons aussi écouté avec attention ses explications du vignoble du Main avec les crus à goûter, à découvrir... En l'écoutant nous avons regrétté de n'avoir pas le temps de nous arrêter où nous le souhaitions...

Nous avons échangés avant son départ ce que chacun possédait : contre sa merveilleuse bouteille de schnaps de mirabelle nous avons offert un muscadet frais qui était en nos cales.

Et nous nous sommes séparés pour toujours... sauf, sauf que...

Après avoir récupéré Claude, mon équipier habituel, nous avons retrouvé Theo à l'écluse de Garstadt et fait un bout de route ensemble pour notre plus grand plaisir. Le voir manier son bateau dans les écluses, seul, nous a impressionné...

Pilgrimm Progress dans l'écluse_____un sillage qui trace...

Theo nous a ensuite servi de plénipotentiaire à Coburg quand nous cherchions un point de chute pour le Bananec. Aux dernières nouvelles, Theo qui a trouvé une solution à l'hivernage viendra naviguer avec moi pour l'étape du canal Main-Danube...