ROUMANIE, YOUGOSLAVIE : le choix de la rive...

A ce moment du voyage, les tracasseries douanières risquent de commencer puisque la rive droite est yougoslave et la rive gauche roumaine. Le poste frontière roumain est à Bazias mais sont homologue pour quitter la yougoslavie est... 17 Km plus loin en descendant le Danube. Si l'on tient compte que cette portion du fleuve comporte de nombreuses grandes îles et des bancs de sable à contourner, il faudra naviguer avec le passeport à la main...

A partir de Veliko Gradiste, on pénètre dans la section qui se nomme "Portes de fer", Portile de Fier en roumain. Après le chateau de Golubac, ette portion du fleuve comportait de nombreuses parties encaissées entre des falaises de rochers qui tombent, par endroit de 600 mètres et le fleuve est parfois profond de plus de 70 mètres ! Certains villages tel Donji Milanovac et Tekjip ont été reconstruits plus haut sur la rive au moment de la construction du barrage. Cette édification entre 1964 et 1970 a généré un lac de 170 Km mais surtout a supprimé les rapides qui rendaient la navigation hasardeuse.

Au point kilométrique 958, dans la falaise se trouvait une tablette romaine de l'époque de Trajan. Simplement, sans entrer dans les détails, ceci prouve, à l'évidence, combien fut importante la présence de l'Empire Romain en ces contrées... L'inscription originale dit : "L'empereur Cesar, fils de la divine Nerva, surmonta le hasard et les dificultés des montagnes et du fleuve et fut le celui qui ouvrit cette voie"...

Cette inscription fut sculptée et positionnée à un endroit particulièrement vulnérable et a été déplacée avant que cette gorge ne soit submergée... Cette tablette avait été scuptée dans un point bas, là où l'Empereur Tibère avait projeté le départ d'une route contournant les massifs montagneux pour établir une voie à travers les collines qui fut finie par l'Empereur Trajan.

La construction du barrage de Djerda et de ses deux écluses, une roumaine, l'autre yougolslave a sévèrement modifié le paysage sur plus de 100 Km créant un véritable lac de montagne. Il a fallu déplacer 8500 yougoslaves et 14500 roumains, reconstruire de nombreux villages, déplacer des lignes de chemin de fer... Mais la navigation y a trouvé son compte : 1l fallait avant la création de l'ouvrage 4 jours 1/2 à une barge pour traverser les Portes de fer quand il ne faut plus aujourd'hui que 15 heures.

Mais il ne faut pas omettre que cet ouvrage a fait définitivement disparaître les traces d'un peuple de fermiers datant de 6000 ans avant JC, certainement l'une des plus anciennes traces de vie des Balkans. Au bord du fleuve ont été découvertes des maisons trapezoidales ouvertes sur l'eau et des traces et objets indiquant que ces hommes étaient pêcheurs et chasseurs. La présence d'une grande maison centrale peut indiquer une certaine socialisation.

De nombreux vestiges plus récents ont été découverts et placés dans des musées tel ce vase dans la ville d'Orsova.

 

Après le passage des écluses, dans le premier méandre se trouve la ville de Dobreta-Turnu Severin sur la rive roumaine et en face Kladovo. A Turnu severin subsitent de nombreuses ruines : les thermes romains, le chateau, la tour de la citadelle, le pont Trajan et le musée de plein air "Portile de fier"...

Les vestiges romains du musée "Portile de fier" et Turnu Severin vu de Kladovo

Quelques méandres encore et le fleuve arrive au second grand barrage de Prahovo qui n'est pas toutefois aussi important que celui des Portes de fer. Cette région frontalière avec la Bulgarie est une zone indistrielle particulièrement poluée où les cheminées rejetent des fumées acides et les égouts des efluents rouges et empoisonnés. Les raffineries de pétrole cantonnées ici on amené l'Otan a pratiquer là des frappes nombreuses pendant la guerre du Kosovo. Ici une photo de l'otan destinée a vérifier la validité des frappes sur l'aire de stockage du pétrole serbe.

A peu de distance de là, la rivière Timok constitue la frontière avec la Bulgarie où va se poursuivre la descente du Danube.