SLOVAQUIE & HONGRIE : Bratislava, Budapest...

Bratislava ne se trouve qu'à quelques kilomètres de la frontière autrichienne. On peut même considérer qu'elle occupe une position de ville-frontière. Mais, elle est surtout la capitale de la récente république de Slovaquie. Elle s'est appelée Pressburg quand elle faisait partie de l'empire des Habsbourg. Les Hongrois eux l'appelaient Poszony quand les Romains l'avaient nommés Posonium. A l'étalage de tous ces vocables, on comprend aisément que cette ville a été au cours des siècles l'enjeu de bien des convoitises.

Ici, les paysans slaves sont arrivés du nord-est au cours des siècles premiers. A partir de l'an 500, les Huns, les Magyars et autres peuplades guérrières envahissent la région. C'est encore une fois comme dans toute l'Europe centrale, l'empire Austr-Hongrois qui va stabiliser la région.

Plus près de nous, il faut rendre un hommage à Vaclav Havel qui est un des rares hommes d'état et à mon avis le seul qui ait eu la sagesse d'accepter que son pays se divise et tout cela sans heurts, sans une goutte de sang versé...

Quelques images de Bratislava

Le parcours en Slovaquie est très court et, quelques kilomètres après Bratislava, il pénètre en Hongrie. Je me dois de dire, à ce moment des projets, que la Hongrie, bien que pays stable, ancré dors et déjà à notre CEE constitue la partie inquiétante de mon voyage. Jusqu'alors, à chaque fois que j'ai traversé ce pays, par la route, je n'ai jamais pu communiquer avec les locaux, j'ai été déçu des services proposés sur les autoroutes (pas de CB accepté sur la Ml - E 50 dans les restaurants Mac Do ou autres alors qu'en Roumanie, j'ai pu payer avec...) j'ai été destabilisé par la langue et l'impossibilité ou la volonté de ne pas pratiquer l'anglais ! Si des Hongrois visitent ce site et s'inscrivent en faux par rapport à mon propos, je suis preneur.

C'est donc à Komarno (Tchequie) ou Komarom (Hongrie) que je vais pénétrer dans ce pays. Rod Heikell qui fut mon devancier par deux fois en ces lieux me rassure un peu. Il a trouvé dans ce pays des gens acceuillants... Acceptons-en l'augure. Cette vue du port de Komarno montre que, dans ce secteur c'est une voie navigable d'envergure que je vais utiliser. La priorité de navigation sera ici réservée aux navires de commerce et cela me rappelera mes nombreuses entrées de chenal dans des ports encombrés. Nous avons ici changé d'appélation pour le fleuve: désormais il s'appelle Duna. A partir de la frontière autrichienne, la nouveauté du voyage est que, souvent, j'aurai la possibilité de choisir en fonction de la rive d'abordage le pays dans lequel je souhaiterai passer la nuit... Etonnant, non ? comme disait un humoriste de chez nous...

Information que je n'ai pas encore donnée dans cette descente du plus grand fleuve d'Europe : d'une part, il a été largement canalisé et d'autre part, la signalisation est particulièrement soignée avec bouées rouges et vertes adaptées à la circulation de navires importants...

Rapidement, le fleuve qui se dirigeait vers l'est plonge au sud pour traverer la Hongrie pratiquement du nord au sud. Moins de 100 Km de descente nous amène dans cette ville bicéphale que chacun connaît de réputation : Budapest.

De longtemps, j'ai eu une envie énorme de passer du temps dans cette merveilleuse cité. Que sait-on vraiment de ces deux villes, Buda et Pest qui se sont réunies au travers du temps ? Je veux le découvrir et j'entends encore passer là un grand moment de ma vie d'errance... en acceuillant aussi des amis.

Plus que tout autre ville, Budapest EST LA VILLE DU FLEUVE, la reine du Danube. Plus qu'à Vienne ou qu'à Belgrade, le fleuve est ici le centre même de la ville qui s'est développée autour de lui. De nombreux ponts enjambent le cours d'eau dont le fameux pont à chaine construit par l'écossais Adam Clark en 1840.

Avant 1873, Budapest n'éxistait pas. Buda, à l'ouest et Pest à l'est du fleuve étaient des cités séparées qui n'avaient comme seul liaison que des ponts de bateaux jusqu'à la construction du pont de Clark. Les cités étaient en proie aux caprices du fleuve, gelé l'hiver et non navigable pendant la fonte des neiges. Les deux rives sont très différentes : à Buda, les derniers contreforts du massif hongrois viennent mourir au bord de l'eau alors qu'à Pest commence la grande plaine hongroise, la Puszta.

Ici encore, les Romains qui fondèrent plusieurs garnisons sont à l'origine de la cité. A la période médiévale, le commerce propsère a permis la fortification de la rive est. Après les invasions mongoles, la cité de Pest est à son tour fortifiée. A partir du XIV ème siecle, Budapest devint la capitale du royaume. Mais, en 1541 les Turcs prennent Buda qui ne sera libérée qu'en 1686 par Charles de Lorraine. Le XVIII ème siecle voit se bâtir de nombreuses demeures baroques. La seconde guerre mondiale fut un véritable désastre pour Budapest qui vit les trois quart des maisons détruites. La reconstruction sur les plans originaux permet aujourd'hui d'admirer une ville quasi intacte...

Après Budapest, le Danube traverse une vaste zone agricole assez monotone où les paysans cultivent du tabac noir ainsi que de la vigne. Peu avant d'arriver à la frontière se trouve la ville de Mohacs connue pour avoir vu la bataille dans laquelle les Turcs ont battus les Hongrois en août 1526. Bien qu'étant à 20 km environ de la frontière, c'est là que se situe le poste de douane...