De Toul à Strasbourg, la traversée des Vosges...

 26 avril 2002

voilà donc une année pleine que Bananec Blues est apponté dans la charmant port de Toul. Et en cette fin avril pluvieuse, on ne peut pas vraiment dire que la croisière s'annonce bien : dans le train, je m'assoupis et me fait voler argent et papiers... Mais, ce n'est qu'une péripétie et après l'avitaillement d'usage, nous quittons Toul le samedi matin.

27 avril 2002

Toul, les fortifications_______vantelles à fond, ça déménage !

C'est avec José et Nicole, sans oublier la chienne Daisy que nous débutons cette route. Quelques kilomètres après Toul, nous découvrons la Moselle avec son chenal balisé, les vertes et les rouges étant bien entendu inversées puisque... nous descendons vers la mer. Conseil amical, restez au milieu, surtout avec 1.80 de tirant d'eau.

c'est large la Moselle !_______La boucle de Liverdun

Au passage, nous admirons la jolie bourgade de Liverdun dans un méandre de la Moselle. Puis, l'écluse de jonction de Frouard nous fait monter de 7 mètres pour débuter le Canal de la Marne au Rhin Est. Petite inquiétude en sortie d'écluse avec une poignée de gaz poussée à fond, une odeur de brûlé et un moteur poussif ! Nous passons Nancy où le capitaine Franck que nous voulions saluer n'était pas là. Passons sur les déboires VNF auxquels on s'habitue maintenant (porte bloquée à la 26, une porte ne ferme pas à la 24...) et c'est ainsi qu'on se retrouve bloqués devant la 23 à Varangéville... avec le port qu'on guettait à 500 mètres !

28 avril2002

Peu après le départ, nous traversons l'impressionnante usine Solvay qui possède les plus gros fours à chaux du monde.

Solvay_____ancien magasin original

et sur la berge, ce magasin de "ravitaillement général de la marine" prouve aisément que nos canaux furent plus florissants qu'ils ne sont aujourd'hui. Hélas, on n'a rien pu acheter ! bientôt, se profile après un parcours balisé entre deux lacs l'impressionnante écluse de Réchicourt (15m 70) qui remplace 6 écluses En se présentant dans la gueule de l'écluse, on se demande vraiment si on va entrer dans cette caverne...

il faut pénétrer sous le bâtiment ?_____L'homme qui relève le niveau de VNF

quelle guillotine !Quelle surprise pour José et moi de retrouver ici l'éclusier itinérant qui nous avait aidé dans nos problèmes d'incendie, 100 kilomètres avant... Il nous a dit avoir reconnu le Bananec de loin et s'est montré aussi agréable que l'an passé. Pour le moment, le seul VNF agréable. Nous écoutons avec grand attention ses explications sur le fonctionnement de cette écluse particulière : chaque chasse fait... 35.000 M3. Mais grâce à un dispositif spécial, il ne faut pas plus de temps qu'avec une écluse de 2.60. C'est environ 2 heures de gagnées sur l'ancien tracé. Heureusement, les bollards flottants permettent un passage très facile.

A ce moment de la croisière, nous franchissons à nouveau un partage des eaux. C'est dire que nous abandonnons le bassin du Rhin... pour retrouver... le bassin du Rhin ! Une petite explication s'impose : depuis l'abandon de la Moselle nous avons escaladé un versant où les pluies rejoignent la Moselle, donc le Rhin maintenant, nous descendons la plaine d'Alsace où les eaux rejoignent aussi le Rhin. CQFD ! Mais pour celui qui transite ici, il reste nécessaire de franchir les massifs du nord des Vosges. On atteint là l'altitude de 120 mètres.

 

 

29 avril 2002

Avec un temps particulièrement maussade, pluvieux, froid, vers Heming, c'est le déluge et à l'intérieur Nicole commence à regretter sa croisière, A Hesse, sur le site du loueur Blue Crown, nous recevons un accueil très chaleureux : une place pour le midi avec électricité, douches chaudes et sourires !!! Bonne halte de midi où nous retrouvons un participant à l'Armada du Siècle qui avait partagé avec nous le port - crade - de Rouen pour l'Armada.

Mais, découvrir le Massif des Vosges au détour d'une courbe réjouit le Bananec qui se trouve maintenant bien loin de son élément naturel. Au fil du parcours, nous abordons maintenant plusieurs tunnels : il faut seulement être patient et attendre (attendre, c'est le maître mot du plaisancier intérieur... mais nous en reparlerons pour l'Allemagne : c'est une école de PATIENCE !!! extraordinaire...) Disons que nous sommes à ce moment du voyage un peu fébriles à l'idée d'approcher de l'ascenseur d'Arzviller.

Les Vosges dans l'étrave :un challenge improbable !_____Attente au tunnel d'Azviller

Dès que le feu passe au vert, voilà, nous sommes en route pour ce monument : le plan incliné d'Arzviller.

ARZVILLER, une merveille de technologie à découvrir !

Voilà déjà un bon moment que j'attends le passage de cette merveille technologique qu'est le plan incliné d'Arzviller.

la fresque du musée_____Bananec dans le sas

Cet ouvrage remplace 17 écluses sur 3.8 km et rattrape ainsi une dénivellation de 44,55 m. Le principe est de faire coulisser une "baignoire" dans laquelle prennent place les bateaux sur un rail central incliné à 41 %. 2 contrepoids équilibrent l'ensemble qui es mû par des câbles.

Le bateau commence sa descente__________au centre la poutre et de part et d'autres, en jaune, les contrepoids

La durée totale de franchissement est de 20 mn mais le trajet du sas mobile n'a pas duré 4 mn. A noter qu'autrefois, ce passage nécessitait 6 à 8 heures de navigation.

le poste de commande est sur le sas_____En passant sous la porte, douche gratuite

Le poste de conduite de l'ouvrage est accolé au sas mobile et l'agent chargé de cette tâche nous accompagne. A la sortie, le passage sous les portes levantes fournissent une douche gratuite. L'utilisation de ce plan incliné ne donne lieu à aucune taxe pour la plaisance, seulement il est nécessaire de fournir les papiers du bateau pour enregistrement.

Notez que cet ouvrage se visite et que c'est là qu'on trouve le financement principal à l'entretien de l'ouvrage. Le musée attenant, à l'amont du plan apporte de nombreuses informations sur la batellerie.

Le soir venu, nous faisons escale à Lutzelbourg, un joli village où malheureusement, un bout volage se prend dans l'hélice. Trouver au fin fond de la France un plongeur relève de la gageure.

Le canal à Lutzelbourg

30 avril et 1er mai 2002

Il faut dire que dans la France profonde, on est guère préparé à devoir enlever un bout dans l'hélice d'un quillard. Les bateaux de locations sont équipés d'une trappe qui permet l'intervention. Ainsi, nous avons passé 2 jours à chercher LA solution. A ce propos, même si je n'ai finalement pas eu recours à eux, je veux remercier 2 sociétés en place à Strasbourg, KOEJAC BATEAUX qui m'a dirigé sur la société AQUADIV, le spécialiste de la plongée à Strasbourg qui spontanément ont cherchés pour moi des solutions. Je remercie aussi le responsable de LOCABOAT qui a voulu nous aider. Carton rouge aux pompiers, locaux ou régionaux qui ne se sont pas senti concernés puisque la vie humaine n'était pas en jeu... Je n'ai pas osé balancer un de mes équipiers à l'eau... Heureusement, des amis de José implantés ici on trouvé le top du top, un plongeur local... compétent, amical et désintéressé.

préparation de la plongée_____le Bananec va revivre...

Inutile de relater l'intervention de Jean Claude mais simplement dire que pour prix de son concours... il a demandé que nous aidions sur notre parcours ceux qui seront dans la détresse... Chapeau bas !!!

02 mai 2002

La journée commence bien : ma pochette de papiers a été retrouvée à Lunéville... J'ai perdu mon argent mais pas mes papiers !

devant l'écluse à LutzelbourgAu départ, nous nous présentons devant l'écluse 21à 8.00 comme avant sur le canal... Il ne se passe rien, 8.15, 8.30 toujours rien. Un allemand montant vient me demander si on va passer aujourd'hui ?

Je décide de chercher à joindre un VNF... Je passe sur les difficultés pour le joindre (merci les mobiles) et enfin, alors que les péniches passent depuis 7.00 du matin, il m'annonce sans rire que "depuis les 35 heures, la plaisance passe à 9 heures !" A pleurer !!!

Anecdote, quand il arrive, il m'informe qu'il faut que, en sortie de cette fameuse écluse, je me serre pour laisser la place à un automoteur et... je me plante. Le VNF à 35 heures à oublié de me dire qu'il n'y a pas d'eau sur les bords du canal... Un professionnel sans doute !

 

La journée sera des plus maussades ; encore et encore la pluie incessante tout le jour jusqu'à un havre de paix... devant la dernière écluse qui se ferme à notre nez. En route, chevreuils noyés dans le canal, beaucoup ! Plantage dans une forêt où un coin semblait fait pour la plaisance mais, à moteur, pas à quille !

Vedenheim à deux pas...

03 mai 2002

Pour partir au matin, j'ai enfin compris qu'il faut activer les VNF ! Donc à 08.45, je me précipite sur le boîtier de communication et je tombe sur un répondeur : "Bonjour, je suis un plaisancier avalant et je demande une programmation pour 09.00 heures à l'écluse 47". Comme je suis un type sérieux je n'imagine pas qu'on puisse se torcher de ma demande... j'ai payé ! A 09.15, rien ne se passe : je retourne à la borne d'appel : "Ah, bon - me dit le type - j'ai pas écouté les messages, on vous programme ! Je cherche à comprendre à quoi sert le répondeur !?

Bon, passons, nous arrivons dans la banlieue de Strasbourg et soudain, nous sommes interpellés par ce vaisseau énorme qu'est le Conseil de l'Europe. Enfin, nous comprenons pourquoi nos impôts sont si importants...

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Et, après une traversée du port de Strasbourg, nous arrivons jusqu'au PLAISANCE CLUB de STRASBOURG où l'accueil nous consolera de la pluie incessante des quatre derniers jours...

il fait petit le Bananec si loin de sa base...

Si vous devez faire escale à STRASBOURG, allez directement au PLAISANCE CLUB de STRASBOURG situé à deux pas du centre ville au port dit "de l'Hôpital" au débouché du canal du Rhône au Rhin. Le plaisancier arrivant est accueilli par le responsable de la semaine (pour nous Philippe et Hans)...

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Que Paul HOFFMANN, le président soit ici remercié et pour la qualité du club et pour le prêt de son manuel de navigation sur le Rhin qui m'a été précieux.

Paul, Astrid et leur fille___ici la vaisselle se fait dans la bonne humeur

 

 

La MARNE AU RHIN EST

De Toul à Strasbourg, il a fallu 5 journées de navigations et négocier 95 écluses. Ecluses mécanisées avec boitier de Frouard à Réchicourt. Ensuite écluses mécanisées en séquence puis avec perche de commande. 1191 Km depuis Le Havre.