de Budapesta à Moldova Noua - Hongrie et Serbie

13 MAI 2004

Débarque à la gare en ce matin ensoleillé mon nouvel équipage, Dorin, Dragos et Zoli avec cannes à pêche et tous le matériel qui va avec. Après un repas rapide, ils sont pressés de quitter le port. Le départ est laborieux : nous restons plantés dans la vase à la sortie du bassin d' où vient nous délivrer le maître de port avec un zodiac. Nous traversons Budapest et sommes pris peu après par un orage violent. Le moteur continue a s' arrêter de temps à autre et ça devient un problème préoccupant. Nous traversons à présent la grande plaine hongroise et seuls les arbres qui bordent le fleuve viennent rompre la monotonie. Nous cherchons un havre pour la nuit. Le ponton d'Ercsi, très solide et imposant nous accueille en fin d' après midi et nous savourons un délicieux goulasch dans le restaurant local. Nous assistons aux manoeuvres délicates du bac composé d' un ponton flanqué d' un vieux remorqueur poussif qui franchit le Danube en crabe.

µµµµle parlement de Budapest****au ponton champêtre de Baja

14 MAI 2004

Devant les difficultés rencontrées avec notre moteur, nous installons avec Dorin une alimentation directe avec les bidons de carburant... et le problème numéro 1 est enfin résolu. Ce système restera en place jusqu 'à la fin du voyage. Nous croisons une flotte militaire hongroise composée de 4 grosses vedettes qui nous saluent. En soirée nous trouvons un ponton en pleine forêt, loin de tout où Dragos et Zoltan se livrent à une grande partie de pêche infructueuse.

15 MAI 2004

Nous profitons de la proximité de la ville de Baja pour nous y arrêter après une petite heure de route et y faire l'avitaillement. Commence pour nous les difficultés de se faire comprendre mais heureusement Zoli qui est Maghiar nous est d' une aide précieuse. Nous sommes bientôt en vue de Mohacs, ville frontière hongroise avec la Serbie que nous traversons sans voir l' ombre d' un douanier. Environ 10 km plus tard, nous voyons arriver derrière nous une vedette rapide.. de douaniers qui nous obligent à revenir, contre le courant à Mohacs. La, pas un ponton de plaisance et interdiction d' occuper celui de la douane. Nous trouvons refuge le long d' une sorte de bar où la patron fait aussi "taxi d' eau". L' accueil y est superbe, le type nous offre même le courant électrique.

le ponton-bar de Mohacs Mohacs*****frontière serbe

Commencent alors des démarches douanières longues et pénibles, je remplis les mêmes documents dans 3 services différents... et nous devrons revenir le lendemain matin chercher nos passeports qui sont gardés pour la nuit. Heureusement, nous assistons à un spectacle nautique de nuit de toute beauté : des dizaines de barques larguent dans le courant du fleuve des milliers de lucioles qui dérivent au fil de l' eau. Un feu d' artifice grandiose termine la fête.

16 MAI 2004*

De 8.45 à 10.30 nous passons notre temps dans les bureaux de la police, de la douane et de la police de frontière... après avoir déplacé le bateau sous une pluie battante pour la visite réglementaire d' au moins 6 policiers qui montent à bord avec leurs godasses à clous ! Nous sommes content de quitter enfin cet endroit sinistre sous la pluie. A 11.45 nous quittons la Hongrie et avons à présent la Serbie à bâbords et la Croatie à tribord. Nous devons nous arrêter à Bezdan pour faire notre clearence auprès d' un gradé gros et gras, suant et qui écrit des documents au papier carbone quand trône sur son bureau un ordinateur flambant neuf, dernière génération. 50 € de la main à la main, sans reçu ! On offre une bouteille de vin roumain aux deux mariniers qui nous ont aidés dans les démarches. Et l' on repart...

naviguons sous la pluie*****le remorquage d'Apatin

Le Danube est de plus en plus large et dans l' après midi, le temps s' étant amélioré, nous entrons dans le port d'Apatin où une drague bouchant le chenal, nous touchons en entrant. Nous nous amarrons le long d' un sablier hors d' usage.

17 MAI 2004

Inquiet de la touchette de la veille, nous avons demandé à un employé de la drague quel est le meilleur chenal pour sortir. Gentiment, il nous a montré le chenal... qui nous conduit droit sur un banc de sable dont nous ne pouvons nous extraire. Travers au courant, le bateau gîte et nous ne pourrons nous en sortir seuls. A coup de corne de brume, on alerte la chaloupe de travail qui vient tenter de nous remettre à flot. Sans succès. Ne reste plus qu 'a faire intervenir le remorqueur qui assiste la drague qui après rupture de notre aussière, nous tire de là avec un filin métallique en passant par une route que nous n' aurions oser prendre qui passe parfois à 3 mètres du bord. Encore une fois nous remercions de leur intervention par quelques bouteilles de vin et reprenons notre route, enfin libres.

Au confluent de la Drava, nous avons droit à un contrôle de police mais qui ne dure pas... Nous traversons ensuite Vukovar où les signes de la guerre civile sont encore bien présents. De nombreuses demeures, hôtel, un Mac Do, le château d' eau portent les traces des obus de mortier ou sont calcinés... une désolation. Le Danube serpente maintenant en de grands méandres à l' intérieur desquels se trouvent des petites falaises terre creusées par le flot. Vers le soir nous entrons prudemment dans le port de Backa-Palanka. Nous amenons l' étrave du Bananec à la rive et plantons les pieux car il n' existe aucun ponton. Nous sommes entourés d' une immense barge qui charge du sable et d' un bateau militaire. Quand la nuit tombe, nous sommes victime d' un racket de la part des ouvriers du chantier qui nous demande de déguerpir sachant parfaitement que nous ne pouvons plus naviguer à la nuit. 50 € qui deviendront après négociations de Zoli, 10 € contre un seau d' appâts pour notre pêche !

***Vukovar******Backa-Palancka

18 MAI 2004

Nous quittons Backa-Palanka avec le soleil qui nous accompagne maintenant. Depuis Mohacs, pratiquement pas de trafic. Beaucoup de hérons, quelques aigrettes et cigognes. Et depuis 3 ou 4 jours les flocons blancs des graines de saules volent au vent et tapissent le bateau et le Danube. Nous arrivons vers midi à Novi Sad où, à cause des ravages causés par la guerre du Kosovo, les ponts sont encore en reconstruction et un pont de barges qui relie les deux rives du fleuve ne s' ouvre que 3 fois par semaine. Nous ne pourrons donc passer que du soir de notre arrivée à 22.00 jusqu'au matin suivant à 5.00.

l'accueil à Novi Sad*****le Capitai,e Andric

Cela nous donne le temps de faire des vivres et de rencontrer quelques plaisanciers locaux très accueillants. Parmi eux, Nikola Andric, capitaine au long cours qui a entrepris la restauration d' un bateau en ferro-ciment que nous visitons et avec lequel nous passons un moment fort agréable.

19 MAI 2004

Il est 4.30 du matin quand nous quittons la marina de Novi Sad pour nous présenter devant le pont de barge... Heureusement que nous n' avons pas cru ceux qui disaient qu' on passait jusqu'au 6 heures car nous sentons les barges se refermer derrière nous ! Le GPS tombe en panne et je passe une partie de la matinée à le réparer. S' il ne sert pas pour la localisation, c' est bien pratique de savoir à quelle vitesse réelle nous trouvons pour projeter la navigation et surtout le point d' arrivée du soir. A 8 heures du matin, nous sommes au confluent de la Tisza et choisissons ensuite la route nord de l' île Belegis, plus longue mais plus sure. Le paysage de falaises d' argile est magnifique, ponctué à la base de villages de pêcheurs pittoresques, des troupeaux de porcs les pieds dans l' eau. 30 km avant Belgrade, nous assistons à des manoeuvres aériennes et entrons dans la marina flambant neuve de Belgrade (Zenum) où les pontons sont presque luxueux (eau, électricité) mais sans équipement sanitaire pour... 27 € la nuit !

Marina de Belgrade

19 MAI 2004

Nous quittons la zone de mouillage de Zenum sous un grand soleil. Nous traversons ensuite une vaste zone pétrolière où sont au mouillage d' immenses barges. Passé Pancevo, à main gauche un petit phare de pierre marque le confluent de la Sava. La navigation est calme, l' équipage bronze .Bientôt se profile l' imposante citadelle de Smederevo sur la rive droite. Cette ville a été très bombardée pendant la guerre, abritant une zone industrielle importante.

farniente*****la citadelle de Smederevo

Nous avisons bientôt sur la rive gauche le confluent avec la rivière Nera qui marque la frontière au nord avec la Roumanie. A Bazias, village frontière, se trouve un poste de douane mais pas de douaniers. Nous poursuivons donc vers Moldova-Veche où nous arrivons à 18.00. S' en suit les formalités douanières qui semblent plus simples qu' ailleurs... La suite en Roumanie sera moins simple.

le ponton de Moldova-Veche